L'Eglise Saint Anastase à Saint Martin d'Oydes se situe en Ariège, en Occitanie. Ce village est construit en cercle autour de l'église. Il s'agit en fait d'une ancienne bastide, qui avec son château, avait un caractère défensif. Dans les temps anciens, un fossé bordait le village pour en protéger les maisons. Celui-ci a été comblé dans le courant du XIXe siècle et il est devenu le chemin de ronde actuel.
Direction
A 20 min de Pamiers
Prendre la D119 route d'Ecosse -route Saint Arnier
Prendre la D626A
Passer le village de Lescousse
Arriver à Saint Martin d'Oydes
Les fresques de l'église de Saint Anastase
Ces peintures monumentales, ci dessous porte la date de 1941 et la signature du peintre basque Isaak Diez De Ibarrondo, réfugié en France après la guerre d'Espagne. La signature atteste de son attachement à sa culture ancestrale, en tenant à faire figurer l'appellation ""basque exilé"". Cette œuvre commémore l'histoire du passage à Saint-Martin-d'Oydes de saint Anastase.
Saint Anastase fait jaillir à Cruchet une eau miraculeuse
La scène de droite évoque le moment où il fait jaillir une source alors qu'il se rendait de Pamiers à l'abbaye de Lézat-sur-Lèze. L'endroit de ce miracle, devenu rapidement un lieu de dévotion et de pèlerinage local, est toujours marqué par un édicule en brique à usage de fontaine de dévotion.
Pèlerinage à la fontaine de Saint Anastase
La scène du pèlerinage est une fidèle retranscription de la procession annuelle alors organisée chaque premier dimanche du mois de Mai à cette fontaine miraculeuse. Cette dernière peinture monumentale est particulièrement remarquable par sa description réaliste de ses différents protagonistes, tant de la foule des participants que du prêtre assisté de ses enfants de choeur. La plupart des personnages représentés, nettement individualisés, sont sans doute des portraits des paroissiens de Saint-Martin-d'Oydes. Parmi les personnages masculins figurés autour du prêtre, une figure attire particulièrement l'attention, celle d'un homme moustachu au crâne légèrement dégarni qui semble se cacher derrière un arbre, tenant son chapeau à la main. Sa situation, en retrait des autres participants à cette cérémonie, est intentionnelle. Il pourrait s'agir d'un autoportrait du peintre. Cet ensemble fait pendant et répond à celui évoquant la vie de saint Martin de Tours, patron de la paroisse, sur le mur opposé du bas-côté sud
Martin partage son manteau d'officier avec un pauvre
Saint Martin, sous les traits
d'un officier romain, est représenté de profil, donnant au pauvre mendiant agenouillé devant lui son manteau qu'il vient
de couper avec son glaive. Un autre officier romain observe la scène en retrait sur la gauche alors qu'un autre sur la droite,
tient les rênes du cheval de saint Martin. La partie gauche de la composition est occupée par le mont du Golgotha, et
sur la route, on distingue deux personnages qui ne se sont pas arrêtés pour secourir le mendiant. Trois saintes femmes,
agenouillées en prière, sur la droite complètent la composition.
Cette œuvre commémore les deux épisodes les plus célèbres de la vie de saint Martin de Tours,
patron secondaire de la paroisse de Saint-Martin-d'Oydes, le partage du manteau aux portes de la ville d'Amiens
avec un mendiant, figure incarnée du Christ. Cet ensemble fait pendant et répond à celui évoquant la figure de saint
Anastase et la dévotion particulière qui lui est rendu, avec la procession à sa source miraculeuse, sur le mur opposé du
bas-côté nord
Le soir même Martin voit le Christ qui lui dit : "Tu m'as revêtu de ce manteau"
La deuxième scène est celle où après avoir donné son manteau à un pauvre, Martin voit en songe le Christ lui apparaître revêtu de son manteau et dire aux anges "Martin, qui n'est encore que catéchumène, m'a couvert de ce vêtement." Saint Martin est représenté de profil, s'agenouillant et semblant baiser les pieds du Christ. Celui-ci apparaît également de profil, dans une nuée, entouré de 8 anges aux ailes
déployées. La colombe du Saint-Esprit surmonte la figure du Christ.
SAINTE GERMAINE DE PIBRAC
Germaine de Pibrac était née vers 1579, laide, handicapée, la main droite presque paralysée. Elle était la mal-aimée, traitée moins bien qu'un chien. Germaine, vaillante et partageuse, était consolée par l'intimité du Christ vivant en son cœur. Elle donnait le peu de pain qu'elle avait aux pauvres. Un jour de1601, son père la trouva morte dans le réduit où on l'obligeait à dormir. Elle avait 22 ans. Elle fut enterrée dans l'église de Pibrac Mais après sa mort, elle était tombée dans l'oubli malgré ses miracles.
Les miracles après sa mort
La guérison de Jacqueline Catala, petite fille de sept ans, rachitique depuis ses dix-huit mois. Ou encore la guérison instantanée et parfaite de Pierre Leduc, jeune garçon de quatorze ans, atteint d’une fistule carieuse, très profonde, à la hanche. Ces deux miracles furent retenus pour la béatification de Germaine en 1854.
C'est la raison pour laquelle je vous en parle, aujourd'hui afin d'honorer sa mémoire et de ne pas l'oublier.
SAINT ANASTASE
Saint Anastase est né à Venise vers l'an 1020 dans une famille riche où il fit de solides études de grec et de latin. Tout jeune, il avait la pensée de se faire dans une abbaye. Pour se préparer à cette vie si différente de celle qu'il connaissait dans sa famille, il entreprit outre la prière, de jeûner, de se priver de vin et de viande, au point qu'il put jeûner d'un dimanche au suivant.
Venu en France, il crut avoir trouvé au Mont St Michel le lieu de silence et de solitude qu'il cherchait. Mais peu de temps après, il apprit que le père abbé de l'abbaye n'avait pas accédé à sa charge en raison de sa seule vertu, mais qu'il l'avait en réalité achetée.
Déçu, il quitta l'abbaye pour se retirer et vivre en ermite dans l'Ile de Tombebelaine qui existe encore dans la baie du Mont St Michel.
Sa renommée s'étant répandue, le père abbé de l'abbaye de Cluny en Bourgogne, qui était St Hugues, l'invita à venir le rejoindre.
Saint Anastase, accepta et vint se joindre aux moines de cette abbaye prestigieuse. Il avait trouvé à, le havre de paix qu'il cherchait et cette vie lui convenant parfaitement il y serait resté jusqu'à la fin de ses jours.
Mais le Pape Grégoire VII et le père abbé St Hugues, décidèrent de l'envoyer en Espagne pour y convertir les Sarrasins. Ils connaissaient en effet la foi profonde de celui-ci et son discours persuasif allié à une parfaite connaissance des Saintes Ecritures.
En Espagne, Saint Anastase n'obtint aucune conversion bien qu'il ait proposé à l'issue de la messe de passer au travers du feu, à la condition, s'il en réchappait, que les infidèles se convertissent....
De retour à Cluny, il y resta sept années, à la suite de quoi, il suivit le père abbé dans une tournée en Aquitaine qui les emmena à Toulouse, puis à Pamiers. Malgré la réticence du père abbé St Hugues, il obtint l'autorisation de se retirer dans la montagne durant le Carême. Vivant en ermite, dans une hutte de branchages, il devait rester là durant trois ans. La population des environs venait auprès de lui de plus en plus nombreuse, au point que la montagne était illuminée de la clarté des cierges. Au terme de ces trois ans, le père abbé de Cluny lui envoya un frère pour lui demander de revenir à l'abbaye car on avait besoin de sa présence.
Saint Anastase se mit aussitôt en route. Auréolé de son prestige, passant à Pamiers, on lui demanda de placer dans un reliquaire le corps de St Antonin qui était honoré dans cette ville. Mais Anastase, affaibli par son jeûne perpétuel, miné par une fièvre importante, devait voir son état de santé empirer, parvenu au village de Saint Martin des Dévotes, devenu depuis Saint Martin d'Oydes. Il devait rendre son âme à Dieu dans ce même village et il fut inhumé dans l'église.
Saint Anastase fut aussitôt l'objet d'un culte qui ne s'est jamais démenti et qui s'est étendu à une fontaine près de laquelle il était passé. Dans le village, on a donné le nom de Saint Anastase au porche situé au midi qui donne accès à la place de l'Eglise.
Telle est l'histoire touchante de ce moine né à Venise et mort à Saint Martin d'Oydes, au XIe siècle, dont la mémoire est toujours présente en ce lieu.
Remerciements
Je tenais à remercier l'Office de tourisme de Pamiers, et plus particulièrement David, qui lors de ma venue avec mon neveu, nous a indiqué les lieux à visiter, dont celui-ci sur le chemin du retour.
Lieu visité le 25 Octobre 2025
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